Flore, déesse des Fleurs et du Printemps
Flore, dans la mythologie romaine, déesse des Fleurs et du Printemps, assimilée par Ovide à la nymphe grecque Chloris. Flore, dans la mythologie romaine, déesse des Fleurs et du Printemps, assimilée par Ovide à la nymphe grecque Chloris.
La déesse des Fleurs sauvages et des Fleurs cultivées
C’est Ovide qui la relie aux légendes de la mythologie grecque, en l’assimilant à Chloris, une nymphe d’une grande beauté dont s’est épris Zéphyr, le Vent d’Ouest : « Celle que vous appelez Flore était autrefois Chloris », écrit-il dans les Fastes. Après que Zéphyr l’a enlevée, elle devient sa femme et reçoit en guise de cadeau de mariage des champs emplis de fleurs magnifiques. Elle se voit également dotée du pouvoir de contrôler les floraisons du printemps, et devient déesse sous le nom de Flore.
Comme toutes les divinités associées au renouveau de la nature après l’hiver, Flore est une divinité de la fertilité. Selon Ovide, c’est elle qui permet à Junon de concevoir Mars sans s’être unie à Jupiter. Si elle préside à l’épanouissement des fleurs sauvages, elle contrôle également les fleurs des champs et, par conséquent, la vie des campagnes. C’est en effet grâce aux floraisons printanières que naîtront plus tard les récoltes : « Si les blés ont bien fleuri, les granges seront pleines ; si la vigne a bien fleuri, vous aurez du vin » (les Fastes). Flore fait don du miel aux hommes : « Le miel est un de mes présents ; c’est moi qui appelle, vers la violette et le cytise, et sur les branches touffues du thym, l’abeille qui donnera le miel ». Enfin, elle « préside à ces belles années de jeunesse où la vie est surabondante, où le corps est dans toute sa vigueur. »
Culte
Flore est célébrée au printemps à Rome : des fêtes sont données en son honneur, les floralies, pour lesquelles les participants se ceignent en son honneur le front de guirlandes de fleurs. Les floralies sont des festivités au caractère licencieux : Flore « veut que la joie plébéienne éclate aussi dans ses fêtes en toute liberté ; elle nous invite à jouir du bel âge, tandis qu’il est dans sa fleur » ; « Le convive […] danse, agité par les fumées du vin, et, dans ses mouvements désordonnés, il ne suit d’autre maître que l’ivresse. L’amant, ivre aussi, chante sur le seuil inexorable de sa belle maîtresse » (les Fastes). Pendant les floralies se donnent également des pièces légères, car « Flore demande au théâtre un ton badin ». Des animaux des champs sont sacrifiés, en particulier des chèvres et des lièvres.
Représentation
Flore est représentée comme une belle jeune femme portant une couronne de fleurs ou tenant un bouquet. À la Renaissance, avec le goût renouvelé pour les œuvres antiques et les sujets mythologiques, plusieurs peintres s’intéressent aux textes d’Ovide, et incluent Flore dans leurs peintures. Dans le Printemps de Sandro Botticelli, on voit côte à côte, sur la droite de l’œuvre, Chloris (enlevée par Zéphyr) et Flore, qui porte une robe fleurie et une couronne de fleurs. On retrouve Flore notamment chez Titien, avec Flore (1515, galerie des Offices, Florence) et chez Nicolas Poussin, avec le Triomphe de Flore (vers 1627, musée du Louvre, Paris) et l’Empire de Flore (1631, Gemäldegalerie, Dresde).