Apollon, le brillant

Apollon, dans la mythologie grecque, dieu de la Lumière solaire, de la Divination, de la Musique et de la Poésie. Frère jumeau de la déesse Artémis, Apollon est le fils de Zeus et de Léto. Dieu de la clarté solaire, il porte le surnom de Phœbus, « le brillant ».
Musicien doué, il ravit les dieux avec sa lyre. Appréciant les fêtes, il est couramment accompagné des Muses ; on l’appelle alors Apollon Musagète. Il est parfois guérisseur et gardien des troupeaux. Mais, se montrant souvent impitoyable et cruel comme sa sœur Artémis, il est aussi le dieu de la Mort subite.
Légende
Né à Délos, Apollon quitte l’île au bout de quelques jours, sur un char offert par son père et tiré par des cygnes. Après avoir séjourné au pays des Hyperboréens, il se rend à Delphes, tue le serpent Python gardien des lieux, et fonde son oracle, rendu par une jeune fille, la Pythie.
Une figure redoutable
Apollon est un dieu intransigeant capable d’une grande violence, et de nombreuses légendes mettent en scène ses colères ou ses vengeances. Ainsi, avec sa sœur Artémis, il massacre douze des enfants de Niobé pour punir celle-ci d’avoir tourné en dérision leur mère Léto. Après la mort de son fils Asclépios, foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité des morts, Apollon tue pour se venger les Cyclopes qui ont forgé la foudre. Il provoque également la mort de Coronis, une mortelle à laquelle il s’est uni, pour avoir épousé en son absence Ischys, fils du roi d’Arcadie Élatos (une autre légende attribue cette vengeance à Artémis).
Apollon est également impitoyable envers ceux qui lui manquent de respect ou qui font preuve d’une trop grande présomption. Ainsi, il accepte de relever le défi que lui lance le musicien Marsyas et l’affronte dans un concours musical arbitré par les Muses et le roi Midas mais, vainqueur, suspend Marsyas à un arbre et l’écorche vif. Pour punir Cassiopée, reine d’Éthiopie, de s’être vantée de surpasser en beauté les néréides, il envoie un monstre marin ravager son pays.
Des amours multiples
Si sa sœur Artémis a fait vœu de chasteté, Apollon multiplie les aventures. S’éprenant de nombreuses nymphes, muses, et même de mortelles, il est le père d’une descendance nombreuse. Il conçoit notamment Asclépios avec la mortelle Coronis, Aristée avec la nymphe Cyrène, Orphée avec la muse Calliope. Apollon s’éprend également de jeunes hommes, tel Hyacinthe, qu’il tue par accident (à moins que ce ne soit Zéphyr, le Vent d’Ouest, qui ait provoqué le drame) et le transforme pour lui rendre hommage en jacinthe. Quant à Cyparissos, il est changé en cyprès par le dieu qui souhaite l’apaiser, le jeune homme étant inconsolable après avoir abattu par accident un cerf auquel il vouait une profonde affection.
Malgré sa grande beauté, Apollon est cependant parfois repoussé. Ainsi, alors qu’il s’est épris de la nymphe Daphné, celle-ci s’enfuit devant lui. Elle demande alors l’aide de Gaia (la Terre), qui l’engloutit dans ses entrailles. Daphné devient alors un laurier qu’Apollon choisit comme plante sacrée. Le dieu est également éconduit par la princesse troyenne Cassandre, à laquelle il a offert le don de divination pour qu’elle accepte de se livrer à lui ; pour se venger, il lui retire la capacité d’être crue.
Culte
Apollon est surtout vénéré à Delphes, où se situe son oracle, rendu par la Pythie, prêtresse principale de la ville. Mais il fait également parvenir aux mortels ses prophéties par l’intermédiaire des sibylles, même si, selon Plutarque, les divinations de ces dernières ont moins de valeur que celles de la Pythie.
Représentation
Apollon est représenté sous les traits d’un jeune homme d’une grande beauté, selon les canons de l’Antiquité grecque, aux épaules larges et aux hanches étroites. Sa plante sacrée est le laurier, ses attributs l’arc et la lyre.
Il est l’un des dieux les plus représentés dans l’art ancien — l’une de ses statues antiques les plus célèbres étant l’Apollon du Belvédère. Son histoire a également inspiré certains des plus grands artistes de l’art occidental à compter de la Renaissance : citons Apollon et Daphné de Pollaiolo ; le Parnasse (représentant Apollon entouré des muses et de grands poètes) de Raphaël ; le Supplice de Marsyas de Titien ; l’Inspiration du poète (toile au centre de laquelle Apollon, accompagné d’une muse, apporte l’inspiration à un poète) et Apollon et Daphné de Poussin ; le Triomphe d’Apollon de Delacroix, etc. À la galerie Borghèse est conservé le groupe Apollon et Daphné sculpté par le Bernin et, dans le parc du château de Versailles, Apollon servi par les nymphes, statues réalisées par Girardon et Regnaudin.