Adonis, la beauté incarnée

Adonis, la beauté incarnée

Adonis (mythologie), dans la mythologie grecque puis romaine, jeune homme d’une exceptionnelle beauté, aimé à la fois d’Aphrodite (Vénus), déesse de l’Amour et de la Beauté, et de Perséphone (Proserpine), reine des Enfers.

La légende d’Adonis, dont le nom provient du mot hébreu signifiant « seigneur », est d’origine phénicienne. Considéré par les Phéniciens comme une divinité agraire, le personnage voit son mythe se répandre au Liban et à Chypre avant de gagner rapidement l’ensemble du bassin méditerranéen. Il fait partout l’objet d’une très grande popularité. Le récit de son existence s’affirme comme une vision symbolique du renouvellement cyclique de la vie végétale.

La naissance d’Adonis

Adonis est désigné comme le fils de Théias, roi de Syrie (ou, selon les récits, de Cinyras, roi de Chypre), avec sa propre fille, Myrrha. Celle-ci, victime d’un sort lancé par Aphrodite (Vénus), est amenée malgré elle à concevoir pour son père une attirance incestueuse et parvient par un stratagème à s’unir à lui. C’est de cette relation qu’Adonis voit le jour. Selon les récits, poursuivie par le roi furieux d’avoir été abusé, Myrrha obtient des dieux d’être transformée en arbre, l’arbre à myrrhe, pour lui échapper. La transformation de sa mère n’empêche pas l’enfant de se développer et, au moment de sa naissance, l’écorce se fend pour le libérer. Dès sa naissance, il est si beau qu’« il pourrait plaire même aux yeux de l’Envie. » (Ovide, les Métamorphoses). Il est aussitôt recueilli par Aphrodite qui confie le soin de l’élever à Perséphone (Proserpine), la reine des Enfers.

Des amours tumultueuses

L’apparence d’Adonis, « chaque jour en beauté se surpassant lui-même » (Ovide), est si remarquable que Perséphone et Aphrodite s’éprennent bientôt de lui. La jalousie qui se déchaîne aussitôt entre les deux déesses nécessite l’intervention de Zeus. Ce dernier tranche la question en décrétant qu’Adonis sera tenu de passer un tiers de l’année avec Perséphone dans le royaume des Enfers, un autre tiers avec Aphrodite, et pourra disposer à sa guise du dernier tiers. Adonis, qui doit ainsi partager son année entre le monde souterrain et la surface de la terre, choisit de passer ses mois de liberté auprès d’Aphrodite.

Une fin tragique

Les sentiments d’Aphrodite pour le jeune homme provoquent cependant la jalousie de l’amant de cette dernière, Arès (Mars), dieu de la Guerre. Celui-ci, pour se venger, envoie contre Adonis un sanglier qui l’attaque et le blesse mortellement. Les gouttes de son sang versées sur le sol au moment de la mort du jeune homme donnent naissance à une plante nouvelle à fleur rouge, l’anémone (ou la rose).

Signification du mythe

La légende d’Adonis offre le symbole de la résurrection de la nature au moment du printemps, période représentée dans sa légende par son retour sur terre auprès d’Aphrodite après plusieurs mois passés sous terre. Les liens d’Adonis avec la nature se révèlent également dans son association avec l’anémone, créée de l’union de son sang avec la terre. La commémoration de la disparition tragique d’Adonis donne lieu dans l’Antiquité à de grandes fêtes, les Adonies. À cette occasion est plantée une multitude de végétaux connus pour leur croissance rapide afin de symboliser l’existence éphémère du jeune homme.