Isis, déesse de la Fertilité et de la Maternité

Isis, déesse de la Fertilité et de la Maternité

Isis, dans la mythologie égyptienne, déesse de la Fertilité et de la Maternité. Isis (Iset, le « siège » en égyptien) est la déesse mère.

Première fille du dieu Geb (« Terre ») et de la déesse Nout (« Ciel »), elle est la sœur et la femme d’Osiris, juge des morts, avec lequel elle monte sur le trône des vivants. Elle est aussi la mère d’Horus, dieu du Jour, conçu avec Osiris, qu’elle a ranimé par des pratiques magiques après sa mort. Déesse civilisatrice au même titre que ce dernier, elle enseigne aux femmes l’art de moudre le grain, de filer, de tisser, et aux hommes celui de guérir. Épouse fidèle par-delà la mort, elle crée également le mariage. Dans le mythe osirien, Isis symbolise la terre fertile, fécondée chaque année par le Nil (Osiris).

Légende

Protectrice des femmes, des enfants et des défunts dans l’au-delà, Isis possède une habileté de magicienne. Avec l’aide de Nephtys, Anubis et Thot, elle rend le souffle de la vie à son époux Osiris, après son assassinat par leur frère Seth, dieu du Mal. Elle incarne alors le pouvoir de vaincre la mort par l’amour — « seules ses paroles sont capables de rendre la vie à la gorge qui étouffe ». De son union avec le corps du dieu mort et ranimé naît Horus. Lorsque Seth découvre le cadavre d’Osiris et le découpe en quatorze morceaux qu’il éparpille sur la terre d’Égypte, Isis les retrouve un par un et embaume le corps ainsi reconstitué de son époux, lui permettant d’accéder à la vie éternelle.

Isis incarne également la mère dévouée qui sauve son enfant de la mort, en le protégeant des représailles de Seth jusqu’à ce qu’il soit en âge de se défendre seul. Elle a également soutiré par ruse le nom secret de Rê, le dieu du Soleil, ce qui lui vaut une grande puissance sur les autres divinités.

Représentation

Isis est souvent représentée sous forme humaine, mais elle est quelquefois décrite portant sur la tête un hiéroglyphe signifiant « trône » ou même un trône royal. Dès le Nouvel Empire (1550 à 1075 av. J.-C.), sa tête est surmontée d’un disque solaire agrémenté de cornes de vache. Cet attribut l’associe à Hathor, déesse de l’Amour et de la Gaieté. Elle est aussi parfois représentée pleurant son défunt mari Osiris et allaitant Horus. Elle possède pour emblème le nœud magique, croix-amulette dont les liens retombent, rebaptisée « le sang d’Isis », symbole de son caractère protecteur.

Culte

Les origines du culte d’Isis sont obscures. Après la fin du Nouvel Empire, le centre du culte d’Isis, qui atteint alors son apogée, se trouve à Philae, une île du Nil où s’élève le plus célèbre des temples qui lui sont dédiés. Très populaire, Isis prend de l’importance au cours des siècles, et acquiert progressivement les qualités des autres divinités féminines. Le culte d’Isis se répand à partir d’Alexandrie à travers le monde hellénistique après le ive siècle av. J.-C. Il apparaît en Grèce en même temps que les cultes d’Horus, son fils, et de Sérapis (nom grec d’Osiris). L’historien grec Hérodote assimile Isis à Déméter, la déesse grecque de la Terre, de l’Agriculture et de la Fertilité. Le culte tripartite d’Isis, Horus et Sérapis est introduit à Rome sous le consulat de Lucius Cornelius Sylla, et devient l’une des branches les plus populaires de la religion romaine. Il acquiert plus tard une mauvaise réputation, en raison du caractère licencieux de certains rites. Les consuls cherchent alors à supprimer ou à limiter le culte d’Isis, qui s’éteint à Rome après l’avènement du christianisme. Les derniers temples égyptiens consacrés à Isis sont fermés au milieu du vie siècle apr. J.-C.