Bastet, la féline

Bastet, la féline

Bastet, dans la mythologie égyptienne, déesse de la Joie et de la Fertilité à figure féline, adorée particulièrement dans la ville de Bubastis (devenue Tell Basta à l’époque moderne). Appelée aussi Bast ou Bastit, Bastet est une divinité qui se confond avec la déesse lionne Sekhmet.

En effet Sekhmet et Bastet ne représentent fréquemment que les deux faces d’une seule et même divinité : la première personnifiant la colère, la seconde la douceur. Toutes deux, ainsi que les autres divinités solaires (Hathor, Tefnout, Maât), sont l’œil de Rê et répandent la lumière, faisant ainsi reculer les Ténèbres.

Fille (ou parfois sœur et épouse) du Soleil (Rê), Bastet est aussi considérée, selon les légendes, comme la femme de Ptah (lorsque son mythe est associé à celui de Sekhmet) et / ou comme la mère de Mahès, le dieu lion. Déesse de la Joie, de la Féminité, de la Fertilité, de la Maternité (elle est souvent représentée entourée de chatons), Bastet est une divinité pacifique et musicienne qui symbolise la clémence, la douceur, la gentillesse, personnifie la chaleur fécondante du Soleil, protège le foyer et les naissances.

Légende

Selon la légende, la « dame du ciel », Bastet, aurait été guérie d’une piqûre de scorpion par son père et protecteur Rê. Elle est également souvent représentée tranchant avec un couteau la tête du monstrueux serpent Apopis, qui combat dans le monde inférieur le dieu Rê, afin de l’empêcher de renaître chaque matin. Dans la mythologie de Bubastis, le fils de Bastet, le dieu lion Mahès, perpétue sa mission de défendre le Soleil.

Représentation

Les premières représentations de Bastet datent de l’époque thinite (IIIe millénaire av. J.-C.). Bastet est alors une femme à la tête de lionne (Sekhmet et Bastet ne font qu’une) tenant dans une main une croix ankh (« Croix de vie » qui symbolise la rédemption, la protection et la vie) et dans l’autre un sceptre. Au Nouvel Empire (XVIIIe-XXe dynasties, 1550 à 1075 av. J.-C.), son image s’adoucit ; elle prend le plus souvent la forme d’un chat assis portant une boucle d’or à l’oreille, ainsi qu’un grand pectoral agrémenté d’un scarabée solaire. On lui donne par la suite l’apparence d’une femme à la tête de chat, debout, portant d’une main un petit panier, de l’autre soit un sistre (crécelle sacrée), soit une égide, parfois parée d’un pectoral surmonté d’une tête de lionne (sa face obscure, Sekhmet). Elle est toujours représentée dans une attitude sereine.

Culte

Très populaire, Bastet est vénérée à Bubastis, mais aussi, lorsqu’elle est confondue avec Sekhmet, à Memphis. La ville antique de Bubastis (Per Bast, « la maison de Bastet »), dans le delta du Nil, est le siège du grand sanctuaire de Bastet, qui prospère dès le IXe siècle av. J.-C. et connaît son apogée sous la XXIIe dynastie.

Dans le second livre de ses Histoires, l’historien grec Hérodote décrit la fête annuelle donnée en l’honneur de Bastet, qu’il apparente à la déesse grecque Artémis : cette célébration donnait lieu à des festivités et attirait, selon lui, plus de 700 000 personnes. Des fouilles entreprises au XIXe siècle à proximité de Bubastis ont permis de mettre au jour le temple dont parle Hérodote, ainsi que d’immenses cimetières de chats, contenant de nombreuses momies félines et des figurines peut-être dédiées à la déesse au cours de cette fête.